Sarkozy et pouvoir d'achat!

Publié le par Cohérence et Espoir 94

Nicolas Sarkozy est malheureusement un homme de son époque. L'homme d'une société où le manque de culture politique observable permet à ce dernier de s'approprier n'importe quel mot ou n'importe quel concept sans que cette manipulation saute aux yeux de l'opinion publique. Nicolas Sarkozy est capable de s'approprier les valeurs des héros de gauche (Jaurès, Blum, Mitterrand, etc...) tout en mettant en exergue dans le même discours d'autres valeurs bien de Droite (travail, famille, religion, l'identité nationale, etc...).

Nicolas Sarkozy a pu se permettre d'exprimer une critique féroce du capitalisme financier dans la première partie de son discours de Toulon tout en prônant la poursuite de ses réformes de libéralisation dans la seconde partie de ce même discours, sans que l'opinion publique ne prenne réellement conscience de cette imposture intellectuelle. Passer d'une rhétorique quasi marxiste à celle franchouillarde d'un Jean-Marie Le Pen au sein d'une même déclaration, relève du plus obscur populisme bel et bien maîtrisé par Nicolas Sarkozy.

Affirmer lors d'une campagne présidentielle que l'on sera le Président du pouvoir d'achat, pour affirmer un an plus tard son impuissance en matière de pouvoir d'achat symbolise parfaitement l'art de manipuler les foules de Nicolas Sarkozy. Or, Nicolas Sarkozy incarnait fièrement en 2007 les valeurs d'une France libérale qui aujourd'hui se lève avec la "gueule de bois". La "France qui se lève tôt" de 2007 pourrait bien s'être transformée en "La France des plans sociaux" de 2008. La France "bling-bling" de 2007 éprouve manifestement des difficultés à faire disparaître la France des restos du coeur de 2008. Sarkozy arrive-t-il à changer et à tirer les conclusions de cette crise financière ? Nullement !

Au-delà de ses gesticulations médiatiques, le Président a-t-il mis en place les régulations et les réglementations qui s'imposaient ? Non ! Le capitalisme financier mondialisé persiste-t-il à mettre en place des plans sociaux au sein d'entreprises bénéficiaires afin d'améliorer la rémunération de ses actionnaires ? Plus que jamais !

Nicolas Sarkozy a-t-il, en tant que Président de l'Union Européenne pendant un semestre, lutté contre le dumping fiscal et social qui prévalait au sein de l'Union ? Nullement ! Au contraire, la nouvelle directive du temps de travail examinée en 2008, prévoyait d'autoriser une durée maximale de travail hebdomadaire de 60h ou 65h selon les cas...

Ah si Nicolas Sarkozy pouvait au moins, tel une éolienne, produire de l'électricité à partir de l'air qu'il brasse, au moins pourrions-nous tirer un bénéfice environnemental de sa présidence !



Philippe FRANK


Publié dans Politique Economique

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