François Hollande à Tulle

Publié le par Cohérence et Espoir 94


J
acques Chirac à tenu à participer au cortège et à marcher pendant deux kilomètres, entre la gare de Tulle et le Haut Lieu de Cueille.

Le cortège a gagné en solennité ce qu’il a perdu en émotion. Même si elle était discrète et sans apparat, la présence de l’ancien président de la République aux cérémonies du 65e anniversaire du martyre de 99 pendus de Tulle a quelque peu changé le protocole et l’habituelle ambiance de recueillement.

Entouré de nombreuses personnalités, dont François Hollande, président du Conseil général, et Bernard Combes, maire de Tulle, Jacques Chirac a tenu à participer au cortège et à marcher, pendant deux kilomètres, au milieu des quelque 800 participants, malgré un genou gauche récalcitrant. La météo s’était également mise du bon côté puisqu’après un moment de déluge, c’est un ciel d’azur qui s’est imposé tout au long des célébrations.

Perpétuer la mémoire

Cette commémoration est pour la ville de Tulle chaque année un moment extrêmement fort qui démontre qu’elle a su surmonter les souffrances sans en oublier aucune et malgré tout chérir la paix.

La réconciliation véritable ne grandit que sur une terre de mémoire. Perpétuer celle-ci auprès des jeunes est une mission de plus en plus complexe, car les témoins directs des événements disparaissent les uns après les autres. Pierrette Courty accompagnait hier, lors de la marche silencieuse, les enfants de CE2, CM1 et CM2 de l’école tulliste de Baticoop. « La plupart de nos enfants ne connaissent pas les événements tragiques du 9 juin 1944. Face aux faits historiques annoncés, leur première réaction est la terreur, même si l’on ne peut pas leur donner des détails trop macabres. Ils comprennent la violence de ce massacre. D’ailleurs, très vite, le silence se fait dans la classe. Le recueillement s’impose naturellement ».

Hier à Tulle, en tête de cortège, tout de suite derrière les porte-drapeaux, parmi les nombreux jeunes des écoles tullistes marchait Tim Trins, 15 ans, du collège Victor-Hugo. « Le grand-père de mon oncle a été arrêté et pendu à Tulle. Mon tonton m’a raconté ces événements lorsque j’étais petit avec des mots tout simples. Depuis ce moment-là, j’essaye de venir faire cette marche tous les ans. Il faut que je sois là. Ça fait partie de l’histoire de ma famille. »

Son ami, Baptiste Petit-Guarry, 14 ans, est sur la même longueur d’onde : « Mes parents ont toujours insisté sur le fait que sans ces martyrs, et sans les résistants on ne serait pas libres en France. »

Au Haut-lieu de Cueille où ont été ensevelis les 99 pendus de Tulle, « sur ce bout de terre à jamais sacré », ce sont Miriam, Lætitia, Laura, Elsa et Lætitia du collège Victor-Hugo qui ont eu la mission délicate de lire les noms de suppliciés et de déportés. Une séquence d’émotion partagée pour ces jeunes filles stressées mais aussi fières par l’importance de la tâche confiée. « On est toutes des volontaires. Il fallait absolument rester concentrées, ne pas se tromper. C’était tellement important. »

Publié dans Parti Socialiste

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