Obama et le droit à l'avortement

Publié le par Cohérence et Espoir 94


Barack Obama a levé vendredi 23 janvier les restrictions aux subventions publiques en faveur des associations qui fournissent des services ou des conseils d'experts en matière d'avortement à l'étranger. Les dispositions révoquées vendredi par décret de M. Obama étaient "inutilement larges et injustifiées" et, "au cours des huit années passées, elles ont sapé les efforts pour promouvoir un planning familial volontaire, sûr et efficace dans les pays en développement", a expliqué le président dans un communiqué. En effet, elles interdisaient le financement par de l'argent américain d'organisations qui seraient engagées dans des activités favorisant l'avortement ou militant en sa faveur, les plaçant de fait devant le dilemme de choisir entre renier l'avortement ou renoncer à l'aide considérable des Etats-Unis.


Ce 36e anniversaire "nous rappelle que cette décision non seulement protège la santé des femmes et la liberté de reproduction, mais symbolise un principe plus large : que le gouvernement n'a pas à se mêler des affaires de famille les plus intimes", a dit Barack Obama, marquant une nouvelle fois de manière spectaculaire sa différence avec son prédécesseur George W. Bush.


Ce dispositif était surnommé "règle de Mexico" parce qu'il avait été présenté lors d'une conférence des Nations unies organisée en 1984 dans la capitale mexicaine. Il était l'une pièce maîtresse de la politique sociale de l'administration républicaine de Ronald Reagan. L'ex-président démocrate Bill Clinton avait abrogé la règle en prenant ses fonctions en janvier 1993, puis son successeur Georges Bush l'avait rétablie en janvier 2001.



"UNE OUVERTURE SUPPLÉMENTAIRE À L'AVORTEMENT"

Signe du caractère sensible d'une telle décision, prise trois jours seulement après son investiture, M. Obama a signé le décret hors présence de la presse. Dans l'intention apparente d'apaiser les tensions, M. Obama a annoncé l'ouverture dans les prochaines semaines d'une concertation avec toutes les parties concernées pour réduire le nombre des grossesses non-désirées et répondre au mieux aux besoins des femmes et des familles à travers le monde. "Il est temps qu'on mette fin à la politisation de cette affaire", a-t-il ajouté.



Plusieurs dizaines de militants anti-avortement ont manifesté vendredi devant les grilles de la Maison Blanche en réaction à la décision du nouveau président. A Rome, l'archevêque Rino Fisichella, président de l'Académie pontificale pour la vie du Vatican, a qualifié "d'arrogance" le geste de barack Obama: c'est "l'arrogance de qui se croit dans le juste, en signant un décret qui est en fait une ouverture supplémentaire à l'avortement et donc à la destruction d'êtres humains", a dénoncé Mgr Fisichella dans le Corriere della Sera.

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