Des bus athées traversent l'Europe et suscitent des réactions

Publié le par Cohérence et Espoir 94

Du site de Philippe Frank


Les bus athées ont commencé leur périple européen de Les bus athées traversent l'Europe et suscitent des réactionspuis quelques jours (Londres, Barcelone et Gênes aujourd'hui) afin d'affirmer haut et fort l'inexistence de Dieu. Ainsi, ces autobus sont affublés du slogan   'La mauvaise nouvelle est que Dieu n'existe pas. La bonne est qu'on n'en a pas besoin'. ou encore "Dieu n’existe probablement pas, maintenant cessez de vous inquiéter et profitez de la vie".

 

Les réactions hostiles à ces slogans athées n'ont pas tardé dans un contexte d'occupation croissante de l'espace public et politique par les représentants des grandes religions monothéistes. La nécessité apparente pour les associations athées et agnostiques de clamer haut et fort leur incroyance et leur  rationalisme ne constitue-t-elle pas une réaction d'agacement au retour insidueux du phénomène religieux dans nos sociétés occidentales contemporaines ? Les athées et libres penseurs  auraient-ils le sentiment que les décideurs politiques se laissent aller à une fréquentation institutionnelle assidue des représentants des cultes caractérisée par l'octroi de subventions à ces  derniers ?



 Les athées et agnostiques français ( 31 % de la population au minimum) pourraient bien être tentés par ce type de manifestations quand le Chef de l'Etat s'évertue à octroyer une reconnaissance  appuyée à la religion catholique. Nicolas Sarkozy semble proposer à la population des perspectives de bonheur céleste en réponse aux sombres perspectives terrestres d'une société matérialiste  qu'il incarne pourtant à travers ses manières "bling-bling". La vie amoureuse de ce dernier, symbole de modernité, l'autorise-t-il à prêcher les vertus des dogmes monothéistes et à  contester ouvertement la Loi de 1905 de Séparation de l'Eglise et de l'Etat ?


 Les manifestations des athées ne doivent pas donner l'occasion de rejeter avec véhémence les croyances religieuses mais plutôt se borner à rappeler l'exigeante nécessité de maintenir en  l'état la sphère d'expression de la liberté de conscience. La classe politique ne doit pas se laisser aller à la tentation électoraliste consistant à accorder aveuglement une reconnaissance financière à l'hypothèse théologique religieuse. Oui, rappelons-le, l'existence d'une divinité relève d'une hypothèse respectable soumise à la conscience de chacun mais non  de faits historiques incontestables.



 Philippe FRANK


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