Crise : les cérémonies des voeux vont trinquer
Dessin : Chaunu
De l'annulation pure et simple à un régime allégé, certains élus réduisent le train de vie de la Nouvelle Année.
• Voeux annulés. C'est la méthode radicale choisie par la Région Lorraine et certaines communes. Thionville compte économiser 38 000 € pour les reverser au Centre communal d'action sociale. Avec les économies, Longwy financera des classes de neige.
À Angoulême, les voeux du maire aux « forces vives » sont supprimés, les 2 000 € économisés iront à la fondation Emmaüs et aux Restos du Coeur. Dans les Hautes-Alpes, la suppression des cérémonies aux corps constitués économisera environ 40 000 €.
• Voeux allégés. La consigne a été transmise, avant Noël, par Matignon, à l'ensemble des ministères : les cérémonies de voeux devront être « modestes et sobres ». La ville de Paris va diviser par deux le nombre de cérémonies : six, pour un coût réduit d'un tiers. Les collectivités publiques essaieront elles aussi de modérer leurs frais de bouche.
En Charente-Maritime, par exemple, le budget a été réduit de 20 %, essentiellement sur les boissons alcoolisées. À Mulhouse, ce sera plutôt vin blanc-saucisses-bretzel. En Alsace, la Région servira la brioche traditionnelle ¯ le kougelhopf ou kouglof ¯ au lieu des traditionnels petits fours remplacés aussi, à Angers, par la galette des rois.
• Voeux regroupés. À Lille, Martine Aubry regroupera les voeux à la presse de la mairie et ceux de la communauté urbaine. Elle dirige les deux. En Corrèze, chez François Hollande, il n'y aura qu'une cérémonie préfecture-Conseil général : la facture sera réduite de moitié.
Les ministères vont aussi donner l'exemple. Nadine Morano, secrétaire d'État à la Famille, et sa collègue Valérie Letard (Solidarité) feront réception commune avec Xavier Bertrand (Travail), leur ministre de tutelle. Une seule cérémonie à la Défense, pour le ministre Hervé Morin et son secrétaire d'État, Jean-Marie Bockel.
• Voeux électroniques. La vague hig-tech sera mise à profit, ici et là, pour faire des économies - et du bien à l'environnement - grâce aux cartes de voeux électroniques. Ce sera le cas à Rouen, pour un gain estimé à 12 000 €, alors qu'en 2008, élus et fonctionnaires avaient envoyé près de 15 000 cartes. Même chose à Orléans, où la mairie remplace les cartes par des courriels et des SMS. Dans les ministères, ceux de Rachida Dati (Justice) et Éric Woerth (Budget) visent eux aussi de substantielles économies.