Discours de François Hollande

Publié le par Cohérence et Espoir 94

31 août 2008

 

Dernier tour de piste à La Rochelle de François Hollande en tant que premier secrétaire du PS. Orateur passionné, chouchou de nombreux militants même s’ils critiquent son bilan, Hollande a fait le spectacle. Arrivée triomphale, acclamations, émotions de vieux adhérents : le premier secrétaire pendant 11 ans a beau avoir une image écornée par l’état actuel du PS, ses discours sont toujours très attendus.

 

Mais dès son arrivé, Hollande a tenu à prévenir : il quitte la direction, mais compte encore peser dans le parti. “J’assume tout, a-t-il martelé, les votes que j’ai provoqué, les synthèses que j’ai réalisées, les combats menés”.


Conseils aux prétendants. S’il a consacré la plus grande partie de son discours à la politique de Nicolas Sarkozy, il n’a pas hésité à donner quelques conseils aux prétendants à sa succession. Attention aux combinaisons, a-t-il prévenu :“Le débat démocratique est une chance, à condition qu’il repose sur des idées clairement identifiées et recouvre des clivages rééls”. Il faut, assure-t-il, “situer les questions de personnes à leur juste place (…) Mais elles ne peuvent prendre toute la place”. Surtout, sa méthode de gouvernance du parti lui semble toujours la bonne : il faut “donner un pôle central au PS, pour lui donner de la stabilité”. Une manière de prévenir le futur premier secrétaire. Au premier rang, Martine Aubry, Bertrand Delanoë, Pierre Moscovici et Benoît Hamon écoutent sagement. Ségolène Royal, elle, a quitté La Rochelle depuis vendredi soir.


Il faut “respecter le vote militant et les décisions collectives”, estime Hollande. Le problème, “c’est quand une voix est contradictoire avec toutes les autres : elle suffit à nous rendre inaudibles.” “Notre crédibilité politique est en cause”, prévient-il encore. Nouvel avertissement aux candidats : le prochain dirigeant du parti devra savoir se faire respecter. Une ligne que défendent aussi bien Bertrand Delanoë que Ségolène Royal.


Il a également répété que, pour lui, l’union de la gauche doit rester la base de la stratégie des socialistes. Et fait écho aux déclarations de Jospin et à la stratégie de Delanoë de refuser toute alliance avec le MoDem. “Le centre est une indétermination et l’extrême gauche une protestation”, lance-t-il, renvoyant dos-à-dos  Bayrou et Besancenot, qui ne peuvent prospérer que sur un “rejet plutôt que sur un projet, une vacance plutôt qu’une espérance”.


Comment faire face à la crise économique ?
Mais la plus grande partie du discours de François Hollande a été consacré à Nicolas Sarkozy, accusé de mener une politique de “coup d’éclat permanent” en terme de politique étrangère, “de gribouille”, sur le plan économique.


Sur la crise justement, le premier secrétaire du PS a donné les trois orientations qui lui semblent prioritaires : encourager l’investissement pour relancer l’économie, redonner du pouvoir d’achat aux Français, revenir sur les allègements fiscaux accordés aux plus favorisés.


Quelle stratégie sur l’Afghanistan ? 
Le premier secrétaire du PS a également fixé la ligne sur le vote des parlementaires socialistes sur la présence française en Afghanistan. Il a détaillé les conditions à un vote positif des socialistes sur la stratégie militaire : appuyer l’armée afghane, “sécuriser la présence des soldats français”, “établir un calendrier quant à la durée de la mission” et “mettre l’accent sur la reconstruction civile et le dialogue”.“Si ces conditions sont remplies, nous apporterons notre appui [au Parlement]. Si elles ne le sont pas, nous n’y consentirons pas”, précise-t-il.


A la sortie de la salle plénière de l’Espace Encan, où se déroulait le discours, les militants étaient partagés. Certains émus, saluent le rôle joué par “François”… et son talent d’orateur. “Quand même, quel tribun !”, s’enthousiasme une militante de Seine-Saint-Denis. D’autres raillent son discours/programme : “Vraiment bien, toutes ces propositions économiques… On se demande qui était à la tête du parti pendant tout ce temps”, ironisent des militants de la gauche du parti.

Nabil Wakim

Publié dans Parti Socialiste

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